Tuesday, February 16, 2016

UNE FOI SPÉCIFIQUE À LA FRANCE


DANS UN PAYS MASSIVEMENT CATHOLIQUE,  
LE SOUVENIR DES PERSÉCUTIONS
CONDUIT À UN PROTESTANTISME DISTINCT

Des conversions de masse ont eu lieu malgré l'interdiction.
Un pasteur se glisse par la frontière...
(Jean-Gardien Jivry, en 1691) 

« J'irai partout, mon Dieu, où tu m'appelleras,
je consolerai tes enfants affligés
autant que tu me donneras la vie, de force et de liberté,
ou dans la prison,
au milieu de ton peuple ou devant tes ennemis,
dans la vie ou dans la mort. »
--  Le journal du pasteur Jivry,
cité dans un document de famille par Antoine Jaulmes, 1999,
source de ce récit.

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Jivry réussit à se réfugier en Angleterre quelques mois après l'interdiction, et devient pasteur à Plymouth. Il revient en France pour prêcher aux protestants « sous la croix » (persécutés). « Se glisser » par la frontière n'est pas simple : est-il un espion ? Il attend trois semaines à Rotterdam pour l'arrivée de lettres de Plymouth.

Ses premiers résultats sont décevants : à Saint-Quentin il ne prêche que deux fois, à des petits auditoires de vingt-cinq ou trente personnes et ne donne pas la cène (une affirmation de la foi). Mais des députés viennent des alentours pour lui demander de prêcher dans leur campagne (X).

• Il prêche dans une vallée perdue 
pour quatre heures, la nuit, 
par la lumière des feux et des flambeaux

Cent dix familles de sept villages arrivent, environ cinq cent personnes. Le pasteur dit que tous sont catholiques, bien que certains ont du être des protestants convertis, puisque les délégués connaissent l'arrivée du pasteur et savent où le trouver. 

Givry leur dit de ne prendre aucune décision avant une autre rencontre, le dimanche suivant. Il rappelle la persécution à laquelle se convertir conduit. Mais « ils témoignèrent que rien ne diminuerait jamais l'amour pour la vérité que Dieu leur avait fait connaître. » Il accepte leurs abjurations, mais ne donne pas la Cène, pour qu'ils réfléchissent encore.

Il part pour prêcher ailleurs, est arrêté, et meurt en prison. 

•  Ce sont des paysans,
qui le soir ou en hiver sont aussi des tisserands 

Ce sont donc des artisans, au moins en partie. 

S'opposent-ils aux anciens protestants de Saint-Quentin, des intermédiaires qui répondent peu à l'appel de Givry ?  

Aussi, imaginez l'effet du sermon par un pasteur fervent et éloquent, la nuit, éclairé par des feux et des torches, sur des personnes habituées à la monotonie de la vie rurale.

Et l'interdiction est contre-productive : Jivry dit que beaucoup sentent qu'un catholicisme imposé si brutalement ne peut pas venir de Dieu.


Qu'elles qu'aient été les raisons immédiates
 des conversions, 
la persécution à renforcé ou motivé leur foi. 

*    *    *

La vallée où se sont tenues ces assemblées
appartenaient à un certain « Trocmé », 
dont les descendants font partie des cent dix familles
que mentionne le pasteur. 

Trois siècles plus tard ils se sont rencontrés
pour commémorer les début de leur foi protestante.
(En 1991) 

Certains ont fait plus :
Continuez. 

*      *      *

Suite,
Détour :
Le souvenir des persécution et le sauvetage des juifs







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