QUAND LA RECHERCHE DU GAIN SUBMERGE LES AÎNÉS DES VILLAGES DES CHEFS LES REMPLACENT. QUAND EUX AUSSI SONT SUBMERGÉS, DES ROIS APPARAISSENT
La croyance dans leur rapport avec l'Autre Monde explique la vénération qu'ils inspirent.
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Ce lien puise son pouvoir dans le souvenir des rois du passé, tels les sacrifices humains du Dahomey et les couronnements en France.
Une illustration dans la presse française des années 1880 et un vitraux montrant le couronnement de Louis IX (Saint Louis).
- Au Dahomey, le rituel se termine avec la décapitation de prisonniers de guerre pour les envoyer comme serviteurs aux âmes des rois disparus.
Les captifs sont attachés à des poteaux, mais « le confinement n'était pas cruel : chaque victime avait un attendant debout derrière lui, pour éloigner les mouches ; tous étaient nourris quatre fois par jour, et étaient libérés pour dormir [...]. Ils marquait la cadence de la musique et bavardaient ensemble [...]. C'est l'intention du Roi de les garder dans la meilleure des humeurs » pour qu'ils abordent gaiement leur service futur.
-- Sir Richard Burton A Mission to Gelele, King of Dahomey, 1864, p. 205. Un récit du royaume proche d'Ashanti mentionne des captifs qui semblent également détendus.
Victimes pour sacrifice, « Histoire du Dahomey, un royaume à l'intérieur de l'Afrique » par Archibald Dalzel, 1793 / zoom
*À Reims, à deux jours de marche de Paris.
Le couronnement de Charlemagne (sans autres informations) / zoom
Le couronnement est essentiel :
Le point fort de l'épopée de Jeanne d'Arc n'est ni la prise d'Orléans qui lança son aura ni son martyre, mais le couronnement du Dauphin. Il avait prit le titre de Charles VII, mais sans couronnement il n'en avait pas le droit. « Dieu vous protégera », lui a-t'elle dit, pour le convaincre d'entreprendre le voyage dangereux à travers des terres tenues par les Anglais.
Une peinture qui raconte son histoire domine l'immense salle d'entrée du Panthéon.* Le couronnement est au centre du triptyque comme les Annunciations, les Nativities et les Crucifixions dans les œuvres médiévales.
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Les deux royaumes renouvellent annuellement le lien avec le sacré :
- Au Dahomey, des captifs moins nombreux sont envoyés vers les rois décédés.
- En France, le roi utilisait ses pouvoirs magiques en guérissant les scrofuleux par son toucher, après avoir communié à Pâques.
Le livre d'heures d'Henri II (vers 1540), détail / zoom
La coutume prend fin quand l'Église refuse la communion à Louis XV adultère. Abandoner le rite efface un aspect surnaturel de la royauté et contribue au déclin de la monarchie.
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La participation massive du public renforce le pouvoir :
Au Dahomey les quatre jours de l'événement incluent une procession qui exhibe les richesses du roi, des parades de soldats masculins et féminins et « divers danses, toutes exécutées en style de décapitation par le Roi [... ] le bruyant ravissement de la foule ne connaissait pas de limites quand le Roi a dansé avec son épée entre les dents [...]. Finalement le Roi a distribué des bouteilles de rhum, un signe qu'il était fatigué [...] il avait dansé trente-deux danses. » Combat pour les têtes des sacrifiés, Le Tour du Monde, 1863 (dans Annales) / zoom
Burton ne mentionne pas de lutte pour les têtes mais décrit la lutte violente pour les cadeaux du roi. Il dit que les blessures et les morts soulignent le soutien au roi.
- En France, le couronnements aussi prennent plusieurs jours : les processions royales entre Paris et Reims que les populations viennent regarder, une veillée, un banquet, une cavalcade et l'entrée du roi nouvellement couronné à Paris.
Cavalcade de Louis XV après la Sanctification, le 16 octobre 1722 par Martin le Jeune / zoom
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Au Dahomey le sacrifice d'esclaves,
la marchandise la plus chère et la plus prestigieuse,
et en France le coût de tels spectacles,
suppriment des richesses investissables.
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