Wednesday, March 21, 2018

CROISSANCE, TUMULTE ET CHEFFERIES


LES MARCHANDS DEVIENNENT PLUS NOMBREUX. 
LES CHEFFERIES SE SUCCÈDENT SUR LA VOIE DE COMMERCE  

À Kondodougou,
un chef remplace les aînés : 
Ces épouses font pousser les provisions pour les marchands
et ses fils cherchent le kola
(vers 1750)  

Les villages dans l'histoire sont toutes sur la voie de commerce.

• Deux sortes de marchands

° Les premiers sont de petits commerçants (les Dyulas) 
qui viennent de Kong,
 relativement proche 

Ils commercent sur de courtes distances avec une organisation et des capitaux limités, pour des petits bénéfices.  


° Ensuite arrivent les commerçants à longue distance,
du Niger (les Soninke) et du Nigéria du Nord (les Hausa).
Leurs réseaux, leurs capitaux et leurs gains  
sont bien plus importants
et leurs ambitions refléteront cette différence

Dignitaires hausa en 1902 / Internet
Les Hausa viennent de plus loin et sont particulièrement dynamiques. Ils fondent le village de Marabadiassa (« Maraba » ou « gens de l'est » : Hausa)

Les textiles sont faciles à produire et à transporter et leur marché est sans limite. Ils conduisent à des teintures, de quoi les fixer, des sources inédits de capitaux et à l'émergence de tisserands et de teinturiers. 

Leur venue de textiles indique une transformation sociale.  

 • Un conflit conduit à une chefferie plus puissante  
Les informations des narrateurs sont en italiques.

 ° Le chef de Kondodougou, Tofanga,
est capturé, mais un guerrier, Gnapon, le sauve

Les opposants emmènent Tofanga dans leur village. Mais il a un ami, Gnapon. Gnapon se cache dans la forêt et indique sa présence par un chant païen, auquel Tofanga répond. 

L'ennemi et la raison du conflit sont oubliés. Mais bien que les détails de l'histoire changent de village en village, tous mentionnent le chant « païen ». Ce terme n'a de sens que si le village est musulman, c'est-à-dire commerçant : le conflit est donc entre les marchands et les Sénufo, et sa raison ne peut être qu'économique. 

° Tofanga cède volontairement le pouvoir à Gnapon
qui en tant que guerrier impose un pouvoir plus robuste

Gnapon se cache derrière un arbre et hurle. Les villageois sortent pour voir se qui se passe et Tofanga s'échappe. Il dit à Gnapon qu'il pourrait lui offrir une femme (la récompense habituelle), « mais une femme pourrait venir entre nous ». Il préfère lui céder le pouvoir.

Ici aussi, les mots sont toujours les mêmes : « mais une femme pourrait venir entre nous. » Tofanga, vaincu, n'a pas de pouvoir à céder, mais souligner l'aspect volontaire de l'abandon volontaire montre que le publique du narrateur approuve l'autorité plus musclée.

° Un marabout renforce Gnapon avec ses prières 
et son village, Bokhala, devient un marché 

Il vend des perles et d'autres articles de peu de valeur. 

Il est donc un Dyula ou petit commerçant.

Les Soninke et les Hausa n'ont pas encore d'importance. 


 • Ce changement se passe vers 1700

° C'est une estimation :
Le temps paysans se base sur les saisons

Les narrateurs peuvent dire que qu'un événement a eu lieu à une époque particulière (après l'arrivée des marchands à Kong, avant l'invasion de Samori, à suivre) or bien, comme ici, ne savent pas.


° Un document français
place la mort du fils de Gnapon en 1878,
quand il est « trop âgé pour combattre »
-- Archives de Dakar, 1878

Il est donc logique de supposer la fondation de Bokhala vers 1800, quand Gnapon aurait été jeune et énergique. Au moins, cela n'aurait pu être longtemps avant 1780 ou après 1820.

Des Hausa sont expulsés de certains royaumes
et les premiers mouvement millénaristes
 éclatent à cette époque :
Le changement au Djimini
fait partie d'un bouleversement plus vaste.


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